Le baccalauréat de français sur docremuneres.com
Séquence "les réécritures"
Révolutions homériques
Pour essayer de préciser le problème que nous vous soumettons, je pourrais partir d'une devinette posée non pas par moi mais par Stephen Dedalus à ses élèves, dans le troisième épisode d'Ulysse de Joyce. Cette énigme fait partie de celles que l'on ne peut résoudre que si on connaît déjà la réponse et elle laisse sans voix les élèves de Stephen, mais aussi les lecteurs de Joyce. Or, coïncidence troublante, il semble que c'est aussi une devinette non résolue qui ait causé la mort d'Homère. si l'on en croit certaines Vies antiques du poète : le poète serait mort après n'avoir pas pu répondre à une devinette que lui ont posée des enfants. Le sens de ce rapprochement semble clair : En réutilisant cette devinette mortifère, Joyce enfant terrible d'une révolution esthétique réitérerait le meurtre d'Homère, figure de l'origine et de la tradition. On comprendrait alors qu'Homère se méfie des enfants et des jeunes, que par exemple dans la pièce contemporaine d'Howard Barker, The Bite of the Night, il répète à l'envi qu'il déteste les jeunes (I hate the young).
Pourtant ce que nous aimerions suggérer aujourd'hui c'est qu'Homère pourrait bien aimer les jeunes et qu'en tout cas les jeunes aiment souvent Homère, qu'en matière d'histoire littéraire la rupture esthétique s'accompagne bien souvent non pas d'un meurtre ou d'un rejet du père des poètes mais bien plutôt d'une tendance à faire d'Homère, sa personne ou son texte, un des élements clefs de la rupture.
Bien évidemment, cette idée d'un Homère chef de file de certains bouleversements littéraires engage un paradoxe, paradoxe que traduit en fait par son ambivalence sémantique le seul mot de révolution. Révolution signifie en effet à la fois
- répétition, retour périodique du même
Mais aussi
- Bouleversement, abolition du passé par instauration d'un ordre autre et nouveau.
En somme, le seul mot de révolution conduit à se demander comment la répétition et le retour du même peuvent être compatibles avec le bouleversement de la tradition et l'instauration d'un nouvel état de chose.
Ou pour poser la question en des termes plus homériques :
Homère est figure de la révolution au sens 1 = retour périodique à l'origine ou à la tradition perçue comme modèle et pourtant cet Homère a été des révolutions littéraires au sens de bouleversement de la tradition.
C'est pour aborder cet apparent paradoxe homérique que nous avons fait le choix de réunir des spécialistes de différents moments de l'histoire littéraire qui peuvent être décrits comme des moments de rupture et de fondation d'un nouvel ordre esthétique.
Or ce faisant, par cette mise en série chronologique de différentes ruptures, nous avons peut-être en fait commencé de répondre à la question que nous nous posions :
De fait toute rupture pour peu qu'on la remplace dans le temps long de l'histoire littéraire, toute rupture s'inscrit dans une succession de ruptures : elle n'est pas commencement absolu mais seulement recommencement.
Les ruptures que nous envisageons supposent donc la mémoire des ruptures antérieures et l'anticipation des ruptures à venir :
Fonder un nouvel ordre c'est savoir que la rupture est possible et que le nouveau d'aujourd'hui risque fort de devenir la tradition de demain
Fonder un nouvel ordre c'est faire l'expérience de la fugacité des choses et de la discontinuité de l'histoire.
Dans ces conditions que représente Homère ?
Homère n'est certes pas une figure de la rupture et du recommencement, mais pas non plus seulement du passé et la tradition =
Par son titre de premier poète, il est une figure du commencement absolu et non relatif
Par la constance de la référence homérique dans l'histoire littéraire occidentale, il est figure de la continuité
Ce qui se joue peut-être alors dans ces révolutions homériques c'est le rapport du recommencement à l'origine, de la rupture à la continuité.
Ou pour le dire autrement, ce à quoi nous vous avons invités c'est peut-être à ébaucher une histoire littéraire où la rupture ne serait pas forcément abandon de la tradition, où toute rupture serait vue à travers le prisme d'une inquiétude de la discontinuité et de l'ephèmère.
Une telle perspective suppose bien sûr une double prise de risque : risque du côté d'Homère d'une part, du côté de l'idée de révolution littéraire d'autre part :
Du côté d'Homère en effet est-il possible d'affronter synthétiquement et de manière unifiée la figure éminenemment plurielle et hétérogène que désigne le nom d'Homère.
Homère c'est à la fois l'homme et le texte, la personne et le symbole, c'est aussi une suite de réinteprétations et réécritures entre elles hétérogènes : l'intervention de Glenn Most nous aidera donc d'abord à prendre la mesure de cette pluralité homérique.
Du côté de la « révolution littéraire » ensuite, nous avons pris le risque de réunir sous le terme englobant de « révolution » un éventail là aussi hétérogène d'oppositions plus ou moins marquées à un statu quo littéraire ou à une tradition:
Pour que nous sachions au moins entre quels écueils nous allons naviguer, je rappelerai simplement que ce type de rupture peut-être envisagée
1° soit de manière paradigmatique soit de manière historique
o paradigmatique quand par exemple un Curtius voit dans l'opposition Anciens vs Modernes un stéréotype transhitorique qui traverse l'histoire de la littérature européenne
o historique si l'on considère que l'apparition d'une opposition entre l'ancien et le moderne est datable historiquement et géographiquement, qu'elle ne fait sens par exemple qu'à partir du moment où l'imitation littéraire est l'objet d'une remise en cause
2° La rupture littéraire, ensuite, peut-être soit revendiquée soit attribuée
o revendiqué quand un auteur ou un groupe d'auteurs se définit explicitement par opposition à la pratique littéraire dominante de son temps ou du passé.
o attribuée quand l'historien de la littérature reconnaît après coup la rupture et en fait une articulation de son récit.
3° Enfin, derrière l'idée englobante de rupture se cachent en fait des conceptions du temps et des manières de s'incrire dans le temps très différentes
o Le temps peut-être d'abord perçu comme un temps continu mais qui n''interdit pas pourtant pas l'innovation : on est alors dans une logique de l'imitation littéraire comprise essentiellement comme émulation.
o Ùn temps ensuite conçu comme progrès, ce qui entraîne une valorisation du présent et une rupture avec la mimésis littéraire
o La rupture, troisièment, peut encore supposer une prise de conscience de son inscription dans un présent perçu comme éphèmère : Jauss rappelle ainsi qu'au 19ème siècle, l'opposition n'est pas tant entre moderne et ancien mais plutôt entre présent éphèmère et classique atemporel.
o Enfin le temps de la rupture peut-être vu comme le futur : rompre avec le passé c'est alors aussi rompre avec son présent pour imaginer et préfigurer un avenir que l'on appelle de ses vœux : cela serait essentiellement l'attitude de l'avant-garde.
Nous aurons donc sans doute à affronter cette pluralité de la révolution mais ces différentes modalités on toutefois en commun un geste de rupture ou un sentiment de discontinuité par rapport à un passé perçu comme inactuel.
Au sein de ces ruptures, pourquoi Homère ?
Je voudrais proposer trois directions de réflexions :
Homère pourrait bien dans la rupture jouer le rôle de garant:
le garant en effet est celui qui autorise l'écriture et bien souvent l'innovation mais cette fonction de garantie est souvent différente d'une fonction de modèle que l'on imiterait effectivement. Pour prendre un exemple frappant de ce phénomène, cas du roman de Thèbes = globalement une translation de la Thébaïde de Stace mais l'auteur de ce roman inscrit le nom de Stace dans son texte précisément au moment où il est en train de ne pas imiter Stace. Dans ce cas Stace est garant mais il n'est pas modèle. `
2° Homère ensuite pourrait être une figure de l'éternité et de l'atemporalité du classique,
ces catégories entrant en jeu avec l'expérience de l'éphèmère que suppose la rupture et venant en quelque sorte compenser cette expérience de la discontinuité
Je rappelle que Baudelaire définit précisément le moderne par cette alliance de l'actuel et de l'éphèmère, que le moderne en ce sens nécessite une part de classicisme.
Je rappelle aussi, image frappante dans cette optique, que d'après Benjamin (Le concept d'histoire) , lors de la révolution deJuillet les combattants en train d'instaurer un nouvel ordre tiraient sur les horloges comme pour arrêter le temps.
=Homère jouerait alors le rôle d'une horloge arrêtée
Enfin Homère pourrait bien être un modèle non pas tant d'écriture mais de commencement absolu
Imiter Homère cela serait alors imiter non pas le geste d'écriture, non pas le texte en soi, mais le geste d'inauguration, d'instauration.
Mais si Homère est une figure du commencement absolu, s'il est le seul poète à ne pas avoir de passé connu, n'allons-nous pas découvrir qu'Homère est en fait moderne, ou plutôt qu'il est « plus que moderne », qu'il représente pour toute écriture de la rupture une sorte d'idéal inatteignable ?
o Homère comme figure du commencement absolu serait alors un idéal en ce qu'il n'a même pas besoin d'abolir le passé pour instaurer l'écriture, qu'il est en fait neuf plus que nouveau : et il se pourrait que le neuf soit un idéal pour quiconque cherche le nouveau.
o Il serait moderne également en tant qu'il participe certes de l'atemporalité du classique, mais aussi du présent éphèmère, de la mode, cela par ses « révolutions », par les récritures et réinteprétations dont il est constamment l'objet au cours de l'histoire. = Là où Baudelaire voit la modernité comme quête du classique atemporel dans la mode, Homère de manière inversement symétrique, représenterait l'irruption de la mode, du présent éphèmère dans le classique atemporel.
o Enfin Homère serait moderne, voire d'avant garde parce que l'éloignement du passé le plus reculé et le plus distant fait de lui une figure de l'étrangeté et de la différence,
Cette étrangeté peut rejoindre l'extravagance ou l'excentricité que les avant gardes appellent de leur vœux : et l'on sait en effet les liens privilégiés que l'avant garde, notamment au début du 20ème siècle, a entretenu avec le primitif.
Sophie Rabau
http://www.fabula.org/atelier.php?R%26eacute%3Bvolutions_hom%26eacute%3Briques[/b]
Pour essayer de préciser le problème que nous vous soumettons, je pourrais partir d'une devinette posée non pas par moi mais par Stephen Dedalus à ses élèves, dans le troisième épisode d'Ulysse de Joyce. Cette énigme fait partie de celles que l'on ne peut résoudre que si on connaît déjà la réponse et elle laisse sans voix les élèves de Stephen, mais aussi les lecteurs de Joyce. Or, coïncidence troublante, il semble que c'est aussi une devinette non résolue qui ait causé la mort d'Homère. si l'on en croit certaines Vies antiques du poète : le poète serait mort après n'avoir pas pu répondre à une devinette que lui ont posée des enfants. Le sens de ce rapprochement semble clair : En réutilisant cette devinette mortifère, Joyce enfant terrible d'une révolution esthétique réitérerait le meurtre d'Homère, figure de l'origine et de la tradition. On comprendrait alors qu'Homère se méfie des enfants et des jeunes, que par exemple dans la pièce contemporaine d'Howard Barker, The Bite of the Night, il répète à l'envi qu'il déteste les jeunes (I hate the young).
Pourtant ce que nous aimerions suggérer aujourd'hui c'est qu'Homère pourrait bien aimer les jeunes et qu'en tout cas les jeunes aiment souvent Homère, qu'en matière d'histoire littéraire la rupture esthétique s'accompagne bien souvent non pas d'un meurtre ou d'un rejet du père des poètes mais bien plutôt d'une tendance à faire d'Homère, sa personne ou son texte, un des élements clefs de la rupture.
Bien évidemment, cette idée d'un Homère chef de file de certains bouleversements littéraires engage un paradoxe, paradoxe que traduit en fait par son ambivalence sémantique le seul mot de révolution. Révolution signifie en effet à la fois
- répétition, retour périodique du même
Mais aussi
- Bouleversement, abolition du passé par instauration d'un ordre autre et nouveau.
En somme, le seul mot de révolution conduit à se demander comment la répétition et le retour du même peuvent être compatibles avec le bouleversement de la tradition et l'instauration d'un nouvel état de chose.
Ou pour poser la question en des termes plus homériques :
Homère est figure de la révolution au sens 1 = retour périodique à l'origine ou à la tradition perçue comme modèle et pourtant cet Homère a été des révolutions littéraires au sens de bouleversement de la tradition.
C'est pour aborder cet apparent paradoxe homérique que nous avons fait le choix de réunir des spécialistes de différents moments de l'histoire littéraire qui peuvent être décrits comme des moments de rupture et de fondation d'un nouvel ordre esthétique.
Or ce faisant, par cette mise en série chronologique de différentes ruptures, nous avons peut-être en fait commencé de répondre à la question que nous nous posions :
De fait toute rupture pour peu qu'on la remplace dans le temps long de l'histoire littéraire, toute rupture s'inscrit dans une succession de ruptures : elle n'est pas commencement absolu mais seulement recommencement.
Les ruptures que nous envisageons supposent donc la mémoire des ruptures antérieures et l'anticipation des ruptures à venir :
Fonder un nouvel ordre c'est savoir que la rupture est possible et que le nouveau d'aujourd'hui risque fort de devenir la tradition de demain
Fonder un nouvel ordre c'est faire l'expérience de la fugacité des choses et de la discontinuité de l'histoire.
Dans ces conditions que représente Homère ?
Homère n'est certes pas une figure de la rupture et du recommencement, mais pas non plus seulement du passé et la tradition =
Par son titre de premier poète, il est une figure du commencement absolu et non relatif
Par la constance de la référence homérique dans l'histoire littéraire occidentale, il est figure de la continuité
Ce qui se joue peut-être alors dans ces révolutions homériques c'est le rapport du recommencement à l'origine, de la rupture à la continuité.
Ou pour le dire autrement, ce à quoi nous vous avons invités c'est peut-être à ébaucher une histoire littéraire où la rupture ne serait pas forcément abandon de la tradition, où toute rupture serait vue à travers le prisme d'une inquiétude de la discontinuité et de l'ephèmère.
Une telle perspective suppose bien sûr une double prise de risque : risque du côté d'Homère d'une part, du côté de l'idée de révolution littéraire d'autre part :
Du côté d'Homère en effet est-il possible d'affronter synthétiquement et de manière unifiée la figure éminenemment plurielle et hétérogène que désigne le nom d'Homère.
Homère c'est à la fois l'homme et le texte, la personne et le symbole, c'est aussi une suite de réinteprétations et réécritures entre elles hétérogènes : l'intervention de Glenn Most nous aidera donc d'abord à prendre la mesure de cette pluralité homérique.
Du côté de la « révolution littéraire » ensuite, nous avons pris le risque de réunir sous le terme englobant de « révolution » un éventail là aussi hétérogène d'oppositions plus ou moins marquées à un statu quo littéraire ou à une tradition:
Pour que nous sachions au moins entre quels écueils nous allons naviguer, je rappelerai simplement que ce type de rupture peut-être envisagée
1° soit de manière paradigmatique soit de manière historique
o paradigmatique quand par exemple un Curtius voit dans l'opposition Anciens vs Modernes un stéréotype transhitorique qui traverse l'histoire de la littérature européenne
o historique si l'on considère que l'apparition d'une opposition entre l'ancien et le moderne est datable historiquement et géographiquement, qu'elle ne fait sens par exemple qu'à partir du moment où l'imitation littéraire est l'objet d'une remise en cause
2° La rupture littéraire, ensuite, peut-être soit revendiquée soit attribuée
o revendiqué quand un auteur ou un groupe d'auteurs se définit explicitement par opposition à la pratique littéraire dominante de son temps ou du passé.
o attribuée quand l'historien de la littérature reconnaît après coup la rupture et en fait une articulation de son récit.
3° Enfin, derrière l'idée englobante de rupture se cachent en fait des conceptions du temps et des manières de s'incrire dans le temps très différentes
o Le temps peut-être d'abord perçu comme un temps continu mais qui n''interdit pas pourtant pas l'innovation : on est alors dans une logique de l'imitation littéraire comprise essentiellement comme émulation.
o Ùn temps ensuite conçu comme progrès, ce qui entraîne une valorisation du présent et une rupture avec la mimésis littéraire
o La rupture, troisièment, peut encore supposer une prise de conscience de son inscription dans un présent perçu comme éphèmère : Jauss rappelle ainsi qu'au 19ème siècle, l'opposition n'est pas tant entre moderne et ancien mais plutôt entre présent éphèmère et classique atemporel.
o Enfin le temps de la rupture peut-être vu comme le futur : rompre avec le passé c'est alors aussi rompre avec son présent pour imaginer et préfigurer un avenir que l'on appelle de ses vœux : cela serait essentiellement l'attitude de l'avant-garde.
Nous aurons donc sans doute à affronter cette pluralité de la révolution mais ces différentes modalités on toutefois en commun un geste de rupture ou un sentiment de discontinuité par rapport à un passé perçu comme inactuel.
Au sein de ces ruptures, pourquoi Homère ?
Je voudrais proposer trois directions de réflexions :
Homère pourrait bien dans la rupture jouer le rôle de garant:
le garant en effet est celui qui autorise l'écriture et bien souvent l'innovation mais cette fonction de garantie est souvent différente d'une fonction de modèle que l'on imiterait effectivement. Pour prendre un exemple frappant de ce phénomène, cas du roman de Thèbes = globalement une translation de la Thébaïde de Stace mais l'auteur de ce roman inscrit le nom de Stace dans son texte précisément au moment où il est en train de ne pas imiter Stace. Dans ce cas Stace est garant mais il n'est pas modèle. `
2° Homère ensuite pourrait être une figure de l'éternité et de l'atemporalité du classique,
ces catégories entrant en jeu avec l'expérience de l'éphèmère que suppose la rupture et venant en quelque sorte compenser cette expérience de la discontinuité
Je rappelle que Baudelaire définit précisément le moderne par cette alliance de l'actuel et de l'éphèmère, que le moderne en ce sens nécessite une part de classicisme.
Je rappelle aussi, image frappante dans cette optique, que d'après Benjamin (Le concept d'histoire) , lors de la révolution deJuillet les combattants en train d'instaurer un nouvel ordre tiraient sur les horloges comme pour arrêter le temps.
=Homère jouerait alors le rôle d'une horloge arrêtée
Enfin Homère pourrait bien être un modèle non pas tant d'écriture mais de commencement absolu
Imiter Homère cela serait alors imiter non pas le geste d'écriture, non pas le texte en soi, mais le geste d'inauguration, d'instauration.
Mais si Homère est une figure du commencement absolu, s'il est le seul poète à ne pas avoir de passé connu, n'allons-nous pas découvrir qu'Homère est en fait moderne, ou plutôt qu'il est « plus que moderne », qu'il représente pour toute écriture de la rupture une sorte d'idéal inatteignable ?
o Homère comme figure du commencement absolu serait alors un idéal en ce qu'il n'a même pas besoin d'abolir le passé pour instaurer l'écriture, qu'il est en fait neuf plus que nouveau : et il se pourrait que le neuf soit un idéal pour quiconque cherche le nouveau.
o Il serait moderne également en tant qu'il participe certes de l'atemporalité du classique, mais aussi du présent éphèmère, de la mode, cela par ses « révolutions », par les récritures et réinteprétations dont il est constamment l'objet au cours de l'histoire. = Là où Baudelaire voit la modernité comme quête du classique atemporel dans la mode, Homère de manière inversement symétrique, représenterait l'irruption de la mode, du présent éphèmère dans le classique atemporel.
o Enfin Homère serait moderne, voire d'avant garde parce que l'éloignement du passé le plus reculé et le plus distant fait de lui une figure de l'étrangeté et de la différence,
Cette étrangeté peut rejoindre l'extravagance ou l'excentricité que les avant gardes appellent de leur vœux : et l'on sait en effet les liens privilégiés que l'avant garde, notamment au début du 20ème siècle, a entretenu avec le primitif.
Sophie Rabau
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