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mardi 1 février 2011

Cervantès, Don Quichotte, chapitre 2 : étude pour le bac de français, préparation de l'entretien de l'examen, étude de l'extrait et préparation de la seconde partie de l'oral, les questions sur l'extrait, l'ouvrage et l'auteur.

Le pouvoir, la découverte et la fascination de la lecture, son impact sur l'imagination et processus identificatoire chez Cervantès, dans Don Quichotte : évolution d'un personnage de roman permettant de comprendre l'évolution de la société


Séquence le roman : Don Quichotte, Cervantès Miguel
L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche
chapitre 1


Séquence 1: Le personnage de roman : du fantasme mythologique à l'être de chair.

Problématique:
Comment l' évolution du personnage de roman permet de comprendre l' évolution de la société et de ses attentes face à la littérature ?

Texte étudiés dans cette séquence:

Extrait La pricesse de clèves de Madame de La fayette.
Extrait de Don quichotte de Miguel Cervantès.
Extrait de 1984 de Georges Orwell.
Extrait Des Misérables de Victor Hugo.


Don Quichotte : extrait, lecture du texte, étude : questions, problématiques, ouverture, intertextualité pour l'entretien du bac

Demande faite par Sofia, membre du forum, 1ère ES

Lecture du texte : tome 1, chapitre 2

Don Quichotte extrait:


Voyageurs rêvant d’ aventures et de valeurs chevaleresques, Don quichotte, et son écuyer Sancho Pança, héros du roman de Miguel de Cervantès, font ressortir, par des effets de décalages, les différences entre l’ Espagne romanesque qu’ ils incarnent et celle, réelle, dans laquelle ils vivent. L’ extrait qui suit les montre arrivant à une taverne.

Il y avait d’ aventure à la porte de cette taverne deux jeunes femmes, de celles qu’ on appelle de nos sœurs, lesquelles allaient à Séville avec des muletiers qui se rencontrèrent ce soir-là au gîte en la même taverne; et, comme à notre aventurier tout ce qu’il pensait, voyait ou s’imaginait, lui semblait être fait et se passer de la même façon que ce qu’il avait lu, tout aussitôt qu’ il vit la taverne, il se représenta que c’ était un château avec ses quatre tours et chapiteaux de reluisant argent, sans qu’il y manquât même son pont-levis et ses creux fossés, avec tous les accessoires et parties qui se représentent ordinairement en semblables châteaux. Il s’ approcha de la taverne, qui lui semblait château, et, à petit trait d’icelle, retint la bride à Rossinante, attendant que quelque nain se mît entre les créneaux pour donner le signal avec une trompette qu’il arrivait un chevalier au château; mais, comme il vit qu’ on tardait et que Rossinante se hâtait enfin d’ arriver à l’ écurie, il s’approcha de la porte de la taverne et vit les deux filles débauchées qui étaient là, lesquelles lui semblèrent deux belles damoiselles ou deux gracieuses dames qui s’ ébattait devant la porte du château.
En ces entrefaites, il advint qu’ un porcher qui ramassait parmi les chaumes un troupeau de cochons ( car, sauf excuse, ils s’appellent ainsi) sonna un cornet, au son duquel ils se ramassent, et à l’ instant se représenta à Don Quichotte ce qu’ il désirait, et qui était que quelques nain donnât le signal de sa venue, et ainsi, avec un extrême contentement, il arriva près de la taverne et de ces dames, lesquelles, comme elles virent venir un homme armé de telle façon, avec lance et écu, tout épouvantées se voulaient retirer au- dedans de la taverne, mais Don Quichotte, comprenant par leur fuite qu’ elles avaient peur, haussa sa visière de carton, et, découvrant son visage sec et poudreux, d’ une gentille façon et d’une voix posée leur dit: « Que vos Grâces ne fuient pas ni ne craignent qu’ on leur fasse déplaisir aucun, car il n’ appartient ni n’est bienséant à l’ordre de chevalerie, dont je fais profession, de faire tort à personne, combien moins à de si hautes damoiselles comme vos personnes le démontrent. » Les filles le regardaient et lui cherchaient à voir son visage, que la mauvaise visière leur cachait. Mais, comme elles s’ entendirent appeler damoiselles, chose qui était si éloignée de leur profession, elles ne se purent tenir de rire, tellement que Don Quichotte vint à se mettre en colère et à leur dire: « La modestie est bienséante aux belles et c’est grande folie que de rire qui de cause légère procède; mais je ne vous le dis pas afin que vous vous affligiez ou montriez du mécontentement, car mon intention n’est autre que de vous servir. »


Explications: Lecture analytique

Introduction :

Le roman de Don Quichotte est un roman d’aventures qui fait connaître un nouveau genre : le picaresque dans lequel un héros part seul et connaît une succession d’aventures. L’aventure des moulins à vent est la plus connue puisqu’elle caractérise parfaitement le personnage central Don Quichotte. En effet, celui-ci ne renonce pas à ses illusions et se réfugie dans un monde imaginaire malgré les efforts déployés par Sancho Pança pour le faire revenir à la réalité. Outre l’apparence fantaisiste et légère du texte, il faut y voir une portée plus profonde en accord avec l’époque.
Dans un premier temps, nous étudierons la mise en relation de deux univers, l'univers trivial et l'univers idéal. Au delà de cette opposition, en second lieu nous verrons en quoi le regard est amusé mais malgré tout critique.

Problématique :

Comment l' évolution du personnage de roman permet de comprendre l' évolution de la société et de ses attentes face à la littérature ?

Plan détaillé et développement:

I) La mise en relation de deux univers
A) l' univers trivial
.les prostituées
.le porchet
.la taverne

B) l' univers idéal
.l' imagination débordante de Don Quichotte
.Tout se transforme à ses yeux
.juxtaposition des deux univers s' éffectuant totalement au son du cornet.
.Rien ne peut casser cet univers même pas les moqueries des prostituées.

II) Un regard amusé et critique
.Narrateur très présent à travers les cemmentaire implicites et explicites.
.Il commente et insiste sur la trivalité pour dénoncer l' idéalisation sociale dans le roman chevaleresque mais aussi dans le roman du XVII ème siècle.
.Il y a un jeu sur le décalage de Don Quichotte pour se moquer, il est décrit comme un personnage de papier.
.Ainsi le personnage est iréel et ridicule et joue le rôle d'un acteur.
.Sympathie pour DonQuichotte car c'est une victime et que c'est la littéraure qui l' a rendu ainsi.
.L'auteur pense donc que la littéraure doit décrire la réalité et non une fiction idéale.

Conclusion:

L' insistance de l' auteur sur la trivalité du monde et le décalage des romans, céent une critique de la littérature qui est trop éloignée du réel.
Ce roman montre le glissement des problématiques ( idéalisme - réalisme). Par ce roman parodique, Cervantès choisit le réalisme.

Ouverture possible :

pouvoir, découverte de la lecture, Proust, Sartre, Vallès...
Intertextualité possible, consulter le lien :
http://docremuneres.forumparfait.com/pouvoir-decouverte-de-la-lecture-proust-sartre-valles-vt2099.html


Notes :
La nature du roman
"La nature du roman, si elle était connue, les romans seraient écrits par des fonctionnaires. Les thèmes des romans seraient enregistrés sur logiciel, les romans composés par ordinateur. La nature du roman est inconnue. Elle fuit sous l'esprit de celui qui écrit le roman comme la femme fuit, tout en s'abandonnant aux mains de son amant, tandis que sa propre imagination divague. La nature du roman est l'absence. Le roman n'est pas seulement mobile, il est mouvant, il se transforme en même temps qu'il se déroule, il ignore à jamais le prochain mot. La nature du roman est l'infini. Le roman est l'autobiographie en acte. Le romancier est une création de chaque instant. Il dit « Je » pour mentir. Il s'affirme homme et femme, ange et monstre, jeune homme et vieillard. Il meurt autant de fois qu'il faut. Il aime infatigablement. La nature du roman est le sexe. Le roman est un acte sexuel. La nature du roman est une femme rousse, dans une salle obscure, qui convoite un acteur de cinéma. « Tout à l'heure, chez moi, Lexington Avenue. » Elle ferme les yeux et s'enfonce les ongles dans les paumes. La nature du roman est un vieil homme, assis sur un pliant, la nuque protégée du soleil par un mouchoir, qui regarde, immobile, le paysage poussiéreux. Il boit une orchiatta, que lui apporte un jeune garçon de café, en qui il croit vaguement se reconnaître, et tirant de sa poche un carnet, il tente de noter un souvenir qui vient de lui traverser l'esprit. Sa main tremble. La nature du roman est la guerre entre le désir et la mémoire, entre l'écriture et le temps. La nature du roman est l'impossible."

Pierre Bourgeade, La nature du roman

Deuxième partie de l'entretien de français : Les questions à l'oral

I - questions sur la biographie de Cervantès

- Qui est Cervantès?
- Situez le dans son siècle
- Quel est son chef d'oeuvre?
- Peut on dire de Cervantès qu'il est la plus grande figure de la littérature espagnole et l'un des plus grands écrivains de tous les temps? Si oui, pourquoi?
- Citez une autre oeuvre de Cervantès

II - Questions sur l'ouvrage de Don Quichotte de la Manche

- Peut on dire de Don Quichotte qui'l est un bel exemple de roman picaresque?
- Quand la seconde partie de l'ouvrage est elle parue?
- Quand les deux parties sont elles parues?
- En quel sens peut on parler d'influence?
- Que pensez vous de ce roman?

Pour trouver des éléments de réponse à ces deux séries de questions consulter les notes biographiques de Cervantès :

Miguel de Cervantes Saavedra (29 septembre 1547 à Alcalá de Henares - 23 avril 1616 à Madrid), est un romancier, poète et dramaturge espagnol universellement célèbre pour son roman L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche , reconnu comme le premier roman moderne.

Miguel de Cervantes mène d'abord une vie aventureuse de soldat et participe à la bataille de Lépante en 1571 où il perd l'usage d'une main, paralysée par la section du nerf et non coupée comme peut le faire penser son surnom de Manchot de Lépante. Capturé à son retour vers l'Espagne par les Barbaresques en 1575, il reste captif à Alger malgré ses tentatives d'évasion jusqu'en 1580 où il est racheté en même temps que d'autres prisonniers espagnols.

Marié puis séparé de sa femme et occupant diverses fonctions, il se lance alors dans l'écriture et après le roman pastoral La Galatea en 1585, c'est en 1605 qu'il publie la première partie de ce qui sera son chef-d'œuvre : L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche dont la deuxième partie ne paraît qu'en 1615. Sa parodie grandiose des romans de chevalerie et la création des personnages mythiques de Don Quichotte, Sancho Panza ou Dulcinée ont fait de Cervantes la plus grande figure de la littérature espagnole et l'un des plus grands écrivains de tous les temps.

En 1605, il publie la première partie de ce qui sera son chef-d'œuvre : L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche. Il y raille de la manière la plus plaisante le goût des aventures romanesques et chevaleresques qui dominait en son temps. Cette œuvre marqua la fin du réalisme en tant qu'esthétique littéraire, créa le genre du roman moderne qui aura une très grande influence et constitue sans doute le plus bel exemple de roman picaresque. La seconde partie ne paraît pas avant 1615 : L'ingénieux chevalier don Quichotte de la Manche. Cette partie sort deux ans après la parution d'une suite apocryphe signée d'un mystérieux Alonso Fernández de Avellaneda qui, selon certains historiens, ne serait autre que l'écrivain Lope de Vega, ou du moins un de ses disciples et ami, originaire d'Aragon (on pense aussi à un groupe d'amis de Lope).

Les deux œuvres lui donnent un statut dans l'histoire de la littérature universelle, aux côtés de Dante Alighieri, William Shakespeare, François Rabelais et Goethe comme un auteur incontournable de la littérature occidentale. Honoré de Balzac lui rend hommage dans l'avant-propos de la Comédie humaine, où il le cite comme un de ses inspirateurs aux côtés de Goethe et Dante. Et plus précisément dans Illusions perdues où il qualifie Don Quichotte de sublime

Maison occupée par l'écrivain à Valladolid entre 1604 et 1606 et qui pourrait coïncider avec la publication de la première édition de don Quichotte, en 1605. C'est maintenant un muséeEntre les deux parties du Don Quichotte, paraissent en 1613 les Nouvelles exemplaires. C'est un ensemble de douze récits brefs, écrits plusieurs années auparavant.
L'influence de Cervantes dans la littérature universelle fut telle que l'espagnol est souvent nommé la « langue de Cervantes ».

Il mourut à Madrid le 23 avril 1616 où il est enterré avec son épouse, sa fille et celle de Lope de Vega, au couvent de Las Trinitarias

Exposé de wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Miguel_de_Cervantes


III - Questions sur l'extrait :

La mise en scène de deux univers :

- Montrez comment le pouvoir de lecture pour les romans de chevalerie sur le héro reflète sa vision de la réalité.
- En quel sens peut on parler d'une opposition de deux univers? Citez le texte
- Relevez le champ lexical relatif à l'univers trivial
- Quels sont les éléments symbolisant cet univers? Citez le texte.
- Comment percevez vous l'univers idéal ?
- Analysez le vocabulaire reflétant l'imagination débordante de Don Quichotte. Citez le texte et relevez les effets de contraste.
- Peut on parler de métamorphose de la réalité?
- En quel sens peut on dire que tout se transforme à ses yeux?
- Quel rôle le cornet joue t'il?
- La juxtaposition des deux univers s'effectue t'elle totalement au son du cornet?
- COmment Don Quichotte réagit il aux rires et aux moqueries des prostituées?
- Cela change t'il son comportement?

Le regard amusé et critique

- Quel point de vue le narrateur adopte t'il?
- En quel sens peut on parler d'un regard amusé et critique?
- De quelle manière le narrateur iniste t'il sur la trivialité?
- Cherche t'il à dénoncer l'idéalisation sociale dans le roman chevaleresque et dans le roman du XVIIème siècle?
- Comment percevons nous le jeu sur le décalage de Don Quichotte pour se moquer?
- Quelle image avons nous de Don Quichotte? Citez le texte.
- Au-delà de cet aspect, comment l'auteur pense t'il la littérature?
- Doit elle décrire la réalité ou la fiction?
- Quelle est la critique essentielle de la littérature?


 

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